1/ Peux
tu nous raconter comment tu es tombé dans la musique électronique
?
Quand j'avais
une dizaine d'année, je fouinais beaucoup dans les disques de
mes parents et de mon grand frère, ce que je préférais c'était
la pop music, genre Stevie Wonder ou encore Michael Jackson. Naturellement
à l'age de 12-13 ans, je me suis mis à écouter de l'Euro Dance
qui cartonnait dans les charts au début des années 90. Vient ensuite
le mouvement Techno que j'ai découvert à 14 ans un peu par hasard
en pensant me rendre à un vulgaire Dance Machine… c'était en réalité
une Rave nommé Cosmic Energy en 93 à la Halle Tony Garnier à Lyon…
depuis ça ne m'a pas quitté…
2/ Peux
tu nous présenter l'association Millenium Sound, nous dire quelles
sont vos activités ?
Millennium
Sound n'est aujourd'hui plus qu'une simple " vitrine " sur le
net. Cela nous sert d'interface entre les organisateurs, les clubs,
les médias, le public et nous. Au départ nous organisions des
soirées dans des lieux alternatifs afin de nous faire connaître,
mais aujourd'hui ce n'est plus d'actualité, nous nous sommes recentrés
sur la production musicale et sur le djing.
3/ Tu
sors ces jours un vynil chez UMF, largement playlisté notamment
par Laurent Garnier, avec quels matériels travailles-tu ?
Je travaille
essentiellement en AUDIO comme beaucoup de producteurs actuellement.
J'utilise pas mal de software : soundforge, acid, fruity loops…
et les nombreux plugs-in qui vont avec. J'intègre également le
MIDI avec les instruments virtuels VST que je gère avec un clavier
maître. Pour le mixage j'utilise une console analogique type MACKIE
CFX 12 avec une boite d'effets, accompagnée d'un compresseur externe
S COM. Et enfin pour l'écoute, 2 moniteurs YAMAHA pré amplifiés.
C'est l'avantage du Software, ça a démocratisé l'accès à la musique
électronique, aujourd'hui on peut produire des tracks de grande
qualité avec peu de matériel.
4/ Je
me souviens d'Anton'x gagnant des soirées gladiator's au Space,
quels souvenirs gardes-tu de ces débuts ?
J'ai acheté
mes premiers vinyls à 14 ans… pour me retrouver quelques mois
plus tard résident récurent d'un club techno situé dans un caveau
du vieux Lyon… c'était pas facile de s'intégrer aux autres dj's,
vu mon jeune âge, et mon niveau de mix encore très faible… c'est
un milieu où la tolérance n'existe pas vraiment… alors j'ai beaucoup
travaillé et je me suis juré qu'ils entendraient parlé de moi
à l'avenir. Le concours Gladiator, organisé par Max le Sale Gosse,
est arrivée quelques années plus tard, l'année précédente il y
avait eu un autre concours où mon ami Tinicks avait tout déchiré,
je me suis donc donné comme défi d'en faire autant, et ça a plutôt
bien fonctionné… j'ai fini premier parmi des centaines de candidats.
Ce contest ne m'a pas vraiment apporté de dates… mais ça m'a plutôt
donné confiance en moi pour la suite… Par contre le fait de s'auto
produire en organisant nos propres soirées nous a permis d'asseoir
une certaine réputation dans le région lors de nos débuts. C'est
d'ailleurs ce que je peux conseillé à tous dj's débutant, n'attendez
rien des autres … faite le vous-même !!!
Aujourd'hui
j'ai la chance de me produire partout en France et je travaille
énormément ces temps ci pour essayer de me développer un avenir
à l'international, mais rien n'arrive en 2 jours… il m'a fallut
beaucoup d'investissement personnel et de concessions pour pouvoir
vivre de ma passion…et il m'en faudra encore beaucoup pour arriver
à mon objectif. Bien entendu j'ai " essuyer " beaucoup de critique
plus ou moins objective d'ailleurs, d'une poignée de détracteurs…et
j'en essuierais encore beaucoup… mais il vaut mieux déranger que
de ne rien évoquer, ça prouve qu'on commence à prendre une place
intéressante dans le milieu, c'est positif. De toute façon, pour
moi le seul juge valable dans une soirée c'est le public… les
2 ou 3 dj's aigris et critiquants, accoudé au bar dans le fonds
de la salle ne m'intéressent pas.
5/ Peux
tu nous faire partager des souvenirs de soirées sur Lyon ou sa
région qui t'ont marqué ?
La soirée
la plus marquante fut pour moi la première édition de Welcome
To The Club à Lyon en 1995 (Carl Cox, Jeff Mills, Laurent Garnier...)
C'est à partir de ce jour là que j'ai su ce que je voulais faire
de ma vie. C'était magique, il y avait quelque chose dans l'air.
Aujourd'hui presque 10 ans plus tard, je vis pleinement de ma
passion. Et j'espère que le meilleur reste à venir, je n'ai que
25 ans… et je n'ai pas vraiment l'intention de m'en arrêter là…
Concernant la Ville de Lyon, nous avons actuellement les soirées
Hypnotiks qui cartonnent (5000 personnes lors des dernières éditions)
et également le prestigieux festival des Nuits Sonores. En terme
de clubbing, des lieux comme le Dv1, La Chapelle, La Marquise
ou bien encore l'Ambassade proposent un programme de qualité.
Dommage que le public lyonnais ne suive pas tout le temps …mais
bon, ça a toujours été comme ça ici, j'espère que ça changera
à l'avenir. Tant qu'il y aura des passionnés notre musique vivra.
6/ Enfin,
dans quels pays, endroits, soirées aimerais tu mixer ?
Pour le
moment j'ai eu 2 grandes révélations dans ma vie, la première
c'est la musique, la deuxième ce sont les voyages !!! J'ai fait
mon premier voyage à 19 ans en Thaïlande et je me suis pris une
claque énorme, ça a changé toute ma vision des choses, j'avais
l'impression d'être aller sur Mars !!! Depuis je suis allé en
Indonésie, au Mexique, au Vietnam ou encore en Inde. Mon rêve
ça serait de faire le tour du monde avec ma musique, et j'ai bien
la ferme intention de concrétiser tous mes rêves. L'exemple à
suivre à Lyon en terme de djing reste Agoria à ce jour, suivre
ses traces est pour moi comme une suite logique… je n'envisage
pas l'échec de toute façon.
Anton
X merci !
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